Cette semaine c’est Mgr P-Y Michel, évêque du Diocèse de Valence, qui nous accompagne pour cette Pause Carême.
Dans son encyclique Dieu est riche en miséricorde, publiée en 1980, Saint Jean Paul II médite sur le changement fondamental introduit par la prière à Gethsémani et les événements du vendredi saint dans la mission messianique du Christ. Ecoutons-le : Celui qui est passé en faisant le bien et en rendant la santé, en guérissant toute maladie et toute langueur, semble maintenant être lui-même digne de la plus grande miséricorde, quand il est arrêté, outragé, condamné, flagellé, couronné d’épines, quand il est cloué à la croix et expire dans d’atroces tourments. C’est alors qu’il est particulièrement digne de la miséricorde des hommes qu’il a comblés de bienfaits, et il ne la reçoit pas. Même ceux qui lui sont les plus proches ne savent pas le protéger et l’arracher aux mains des oppresseurs. Dans cette étape finale de la fonction messianique, s’accomplissent les paroles des prophètes, et surtout celles d’Isaïe, au sujet du serviteur du Seigneur : « Dans ses blessures, nous sommes guéris ». (Dives in Misericordia N° 7)
Je vous propose de garder dans le cœur tout au long de cette journée du vendredi saint, pour accompagner le temps de jeûne et de prière que vous vivrez pour vous unir à la passion de Jésus, surtout si vous ne pouvez pas vous joindre à un office de la passion ou à un chemin de croix, ces paroles du prophète Isaïe dans la bouche du serviteur souffrant, qui trace le portrait de Jésus notre Sauveur :
C’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé
C’est par ses blessures que nous sommes guéris
Aucune souffrance, aucune détresse, aucun mal ne restent en dehors de la miséricorde manifestée par le Christ Jésus :
La croix, dit encore saint Jean-Paul II, est comme un toucher de l’amour éternel sur les blessures les plus douloureuses de l’existence terrestre de l’homme et l’accomplissement jusqu’au bout du programme messianique du Christ (DM 8).
Ce qui est magnifique, c’est que notre dignité d’humains est infiniment respectée car nous sommes à la fois « objet de la miséricorde » et appelée à l’exercer à notre tour (cf DM 8).