Le plus souvent, les lieux de culte païens s’érigeaient auprès d’une source. Et au fil des siècles, beaucoup de ces lieux ont été christianisés. Aussi, qu’il s’agisse de « hauts-lieux » ou de « petits » pèlerinages locaux, il n’est pas rare de trouver une
source que l’on qualifie même de « miraculeuse ». Parfois dédiées à un saint, ces sources laissent couler des récits plus ou moins historiques et légendaires. Mais toutes nous rappellent ces mots de Jésus : « Je suis l’Eau Vive »…
En cette fête de la Vierge Marie (NDLR : le 8 septembre), je voyais des pèlerins emplir des bouteilles à la fontaine. Autour du petit bassin, des bacs de fleurs avaient été déposés. Et sur l’un d’eux, ô surprise, je lis ces mots gravés : « On n’a pas soif ! »…
Cette petite phrase, je l’avoue, m’a heurté. Au-delà de la liberté de croire de chacun, je me suis demandé : Est-on encore humain quand on prétend ne pas avoir soif ? L’homme est un être de désir… Que quelqu’un n’ait pas soif de cette eau qui voyait s’agglutiner des foules, soit ! Mais qu’il n’ait pas soif du tout, est-ce possible ? Serions-nous à ce point pleins comme des baudruches ventrues, repus et « satisfaits », que nous n’ayons plus soif ?...
À toi qui as gravé ces mots sur la pierre, je voudrais dire ceci : Tu auras soif un jour. Puisses-tu alors trouver quelqu’un qui étanchera cette soif… et découvrir pourquoi pas ce Quelqu’un qui te dit : « Si tu me connaissais, tu m’aurais demandé et je
t’aurais donné de l’eau vive ».
P. Bruno DEROUX