Cette semaine ce sont Colette et Francis Caudron , Responsables du Service diocésain Liturgie et Sacrements, qui nous accompagnent dans cette Pause carême.
C’est le matin, Jésus est au temple, entouré de juifs qui écoutent son enseignement. Les scribes et les pharisiens entrent dans ce cercle pour lui amener une femme qui a commis l’adultère. Ils mettent en avant la loi juive selon laquelle cette femme doit être lapidée. Notons que dans la stricte application de la loi, selon le livre du Lévitique ( Lv 20,10), ce sont l’homme et la femme qui ont commis l’adultère qui doivent mourir.
La femme est ici utilisée comme un objet d’accusation pour tendre un piège à Jésus : Si Jésus va dans le sens des scribes et des pharisiens, cette femme sera condamnée et l’enseignement de Jésus sur le pardon et la compassion sera mis à mal. S’il prône l’indulgence, il s’oppose à la loi juive.
La femme est enfermée dans ce groupe accusateur et dans son péché.
Jésus répond par un silence et un geste : deux fois il s’abaisse et trace des traits sur le sol. Dans ce silence il en appelle ainsi à la conscience de chacun : « Celui d’entre vous qui n’a pas péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». La loi que Jésus met en œuvre n’est plus écrite sur des tablettes ou dans un légalisme aveugle, elle s’inscrit au fond de notre être et dans notre cœur.
En remettant chacun face à ses propres actes, Jésus invite à un dépassement ou à un déplacement possible. Les accusateurs se retirent un à un, en commençant par les plus âgés. Pas de parole échangée, pas de regard, pas de jugement.
Jésus se retrouve alors seul avec cette femme dont la bible ne précise pas le nom. Il prend la parole à travers une question : femme, où sont-ils donc ? Etrange question qui ouvre un dialogue en douceur et qui amène la femme à constater que personne ne l’a condamnée.
Quant à Jésus, il s’associe au pardon des hommes : « Moi non plus je ne te condamne pas ». Et il va plus loin en disant : Va et désormais ne pèche plus !
Dieu nous fait confiance. Une possibilité de changer de vie s’offre à chacun en toute liberté. Une vie nouvelle s’ouvre.
« Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait de tout cela »
Lecture du livre du prophète Daniel
En ces jours-là,
le peuple venait de condamner à mort Suzanne.
Alors elle cria d’une voix forte :
« Dieu éternel,
toi qui pénètres les secrets,
toi qui connais toutes choses avant qu’elles n’arrivent,
tu sais qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage.
Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait
de tout ce que leur méchanceté a imaginé contre moi. »
Le Seigneur entendit sa voix.
Comme on la conduisait à la mort,
Dieu éveilla l’esprit de sainteté
chez un tout jeune garçon nommé Daniel,
qui se mit à crier d’une voix forte :
« Je suis innocent
de la mort de cette femme ! »
Tout le peuple se tourna vers lui et on lui demanda :
« Que signifie cette parole que tu as prononcée ? »
Alors, debout au milieu du peuple, il leur dit :
« Fils d’Israël, vous êtes donc fous ?
Sans interrogatoire, sans recherche de la vérité,
vous avez condamné une fille d’Israël.
Revenez au tribunal,
car ces gens- là ont porté contre elle un faux témoignage. »
Tout le peuple revint donc en hâte,
et le collège des anciens dit à Daniel :
« Viens siéger au milieu de nous
et donne- nous des explications,
car Dieu a déjà fait de toi un ancien. »
Et Daniel leur dit :
« Séparez-les bien l’un de l’autre,
je vais les interroger. »
Quand on les eut séparés,
Daniel appela le premier et lui dit :
« Toi qui as vieilli dans le mal,
tu portes maintenant le poids des péchés
que tu as commis autrefois
en jugeant injustement :
tu condamnais les innocents
et tu acquittais les coupables,
alors que le Seigneur a dit :
“Tu ne feras pas mourir l’innocent et le juste.”
Eh bien ! si réellement tu as vu cette femme,
dis-nous sous quel arbre
tu les as vus se donner l’un à l’autre ? »
Il répondit :
« Sous un sycomore. »
Daniel dit :
« Voilà justement un mensonge qui te condamne :
l’ange de Dieu a reçu un ordre de Dieu,
et il va te mettre à mort. »
Daniel le renvoya, fit amener l’autre
et lui dit :
« Tu es de la race de Canaan et non de Juda !
La beauté t’a dévoyé
et le désir a perverti ton cœur.
C’est ainsi que vous traitiez les filles d’Israël,
et, par crainte, elles se donnaient à vous.
Mais une fille de Juda
n’a pu consentir à votre crime.
Dis-moi donc sous quel arbre
tu les as vus se donner l’un à l’autre ? »
Il répondit :
« Sous un châtaignier. »
Daniel lui dit :
« Toi aussi, voilà justement un mensonge qui te condamne :
l’ange de Dieu attend, l’épée à la main,
pour te châtier,
et vous faire exterminer. »
Alors toute l’assemblée poussa une grande clameur
et bénit Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui.
Puis elle se retourna contre les deux anciens
que Daniel avait convaincus de faux témoignage
par leur propre bouche.
Conformément à la loi de Moïse,
on leur fit subir la peine
que leur méchanceté avait imaginée contre leur prochain :
on les mit à mort.
Et ce jour- là, une vie innocente fut épargnée.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi, Seigneur.
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre »
Acclamation
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
Je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, dit le Seigneur.
Qu’il se détourne de sa conduite, et qu’il vive !
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps- là,
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes- là.
Et toi, que dis- tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus.
1ère lecture D, 13, 41c-62
Psaume 22 , 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
Evangile Jn 8, 1-11