Cette semaine c’est Mgr P-Y Michel, évêque du Diocèse de Valence, qui nous accompagne pour cette Pause Carême.
Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j’ai mis toute ma joie… Il fera paraître le jugement en toute fidélité.
Tout au long de la semaine sainte, nous écoutons les chants du Serviteur dans le livre d’Isaïe (chapitres 42 à 53). Ce long poème exprime le besoin de consolation du peuple qui ploie sous l’épreuve. A travers la souffrance du serviteur, c’est le salut qui surgit. Ce poème beau et profond nous aide à contempler le Christ Jésus qui entre dans sa passion pour manifester la miséricorde du Père qui déferle sur le monde.
Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j’ai mis toute ma joie… Laissons-nous toucher par ce lien de tendresse manifesté par le Seigneur à son serviteur : il le choisit et en prend soin
Ce qui est magnifique, c’est que le rôle du serviteur n’a rien d’abstrait. C’est très concret, charnel, incarné.
Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice, je t’ai pris par la main, je t’ai mis à part, j’ai fait de toi mon alliance avec le peuple et la lumière des nations ; tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leurs cachots ceux qui habitent les ténèbres.
Pas étonnant que Jésus inaugure sa prédication à la synagogue de Nazareth avec des paroles d’Isaïe très proches de celles-ci et que nous écouterons jeudi lors de la messe chrismale :
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. (Isaïe 61, 1-2)
C’est clair : Jésus vient accomplir toute justice en faisant triompher l’amour.
Le Pape François insiste : La miséricorde n’est pas contraire à la justice, mais illustre le comportement de Dieu envers le pécheur, lui offrant une nouvelle possibilité de se repentir, de se convertir et de croire. (MV N° 21)
S’appuyant sur le livre d’Osée, et aussi sur l’expérience de l’apôtre Paul, le Pape commente :
La justice de Dieu devient désormais libération pour ceux qui sont esclaves du péché et de toutes ses conséquences. La justice de Dieu est son pardon. (MV N° 20)
Cela nous éclaire sur la manière de faire de Dieu qui vient répandre avec douceur sa vie et sa lumière sur les blessures et les obscurités de l’humanité. N’ayons pas peur de nommer ces souffrances que le Seigneur vient guérir.