La Pause Carême d’aujourd’hui nous est proposée par Marc Passas, coordinateur Paroissial du Christ Roi de la Maison Nazareth de Chabeuil, membre de l’équipe mission du Diocèse de Valence en charge de l’année de la Miséricorde.
Pendant le temps de Carême, une des antiennes invitatoires de l’office de la liturgie des heures dit : les yeux fixés sur Jésus Christ, entrons dans le combat de Dieu. Chaque matin, il nous est redit que Dieu combat, il combat pour l’extension de la réalisation de sa promesse, la promesse de sa Miséricorde.
Et ce qu’il y a de bien avec le Seigneur, c’est que lorsqu’il promet, nous savons qu’il tient parole, il ne se défile pas, même si tout semble aller contre, le don qu’il promet est garanti par Lui-même comme nous le disons dans notre acte de foi : parce qu’il ne peut ni se tromper, ni nous tromper ; et parce qu’il a bonne mémoire, comme dit le psaume : Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations : promesse faite à Abraham, garantie par serment à Isaac. (Ps 104, 9)
Cette promesse faite à Abraham, nous l’entendons aujourd’hui :
Une promesse de fécondité faite dans l’Alliance que Dieu passe avec lui : « Moi, voici l’alliance que je fais avec toi : tu deviendras le père d’une multitude de nations » (Gn 17, 4)
Avec l’Eglise s’étendant sur la surface de la terre, nous voyons la promesse continuer de se réaliser malgré la contradiction et la violence. Et nous entendons une seconde promesse dans la bouche de Jésus :
Une promesse de vie à quiconque garde la parole de Jésus : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » (Jn 8, 52)
Qu’est-ce que c’est que garder la parole de Jésus, sinon de rester dans une communion de vie avec lui comme lui reste dans une communauté de vie avec le Père : moi je connais le Père…, je le connais, et sa parole, je la garde (Jn 8, 55). Et cette communion de vie que nous avons avec lui par notre baptême, et qui rayonne par nos actes, c’est une communion de vie que nous avons avec Dieu son Père et par laquelle nous avons déjà la vie éternelle.
Comment Jésus peut-il affirmer cela, lui qui est-il ? Au fond, c’est la question de ces contradicteurs : Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? (Jn 8, 53)
Jésus répond : « Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. » Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. » (Jn 8, 57-58)
Ce JE SUIS, c’est le nom entendu par Moïse au buisson ardent, prononcé par la voix d’au milieu du feu, c’est le nom de Dieu dans la bouche de Jésus, c’est le nom de celui qui a vu la misère de son peuple et qui est descendu (cf. Ex 3, 1 – 7) , c’est le nom qui brûle dans le Cœur de Jésus, dans toute sa personne et qu’il est venu annoncer pour que nous ayons la vie. C’est le nom de Dieu qui brûle dans les baptisés pour que nous ayons la vie, que nous ne voyons pas la mort et pour que nous puissions dire comme dit sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : je ne meurs pas, j’entre dans la vie.
C’est pourquoi Dieu combat. C’est le combat que Dieu ne cesse de mener par la puissance silencieuse de sa miséricorde, et dont l’Eglise est le signe et l’instrument pour chacun de nous et le monde entier. Alors : les yeux fixés sur Jésus Christ, entrons dans le combat de Dieu.