Cette semaine c’est Pierre BOURDREL, diacre, médecin à la retraite, qui nous accompagnent dans cette Pause carême.
Luc 15, 1-3 . 11-32
La parabole de l’enfant prodigue … mais aussi appelé : « le fils perdu et le fils fidèle »
Cette parabole si connue de l’enfant prodigue fait partie des 3 paraboles de la miséricorde, dans l’Evangile de Luc, avec la parabole de la brebis perdue, la parabole de la drachme perdue, puis la parabole du fils perdu.
Et cela nous concerne tout particulièrement en cette année, année de la miséricorde voulue par notre pape François. Miséricorde, ne nous méprenons pas sur le sens de ce mot : nous le comprenons souvent comme pardonner, faire miséricorde. Sens restreint puisque le mot miséricorde est bien plus ouvert que cela : en hébreu, il signifie ce qui vient du cœur profond. En latin, le mot miséricorde vient de misereor : « je suis sensible à la vie de l’autre », cor-cordis : « cette proximité vient du cœur, du plus profond de nous-mêmes ».
Alors, cet Evangile, si bien représenté par le tableau de Rembrandt, est multe fois commenté mais pour ma part je voudrais en tirer 3 attitudes simples qui peuvent être alternativement les nôtres et nous guider dans notre vie spirituelle :
Tout d’abord, l’attitude du père, attitude de miséricorde, attitude pleine de cœur envers chacun de ses 2 fils… et cette attitude nous invite nous aussi à aimer, du plus profond de notre cœur, sans jugement, avec bonté et tendresse, en posant un regard à priori positif et bienveillant sur ceux qui nous entourent … et cette attitude nous rendra heureux.
Je me souviens, qu’un de nos enfants, avait dans sa chambre le tableau d’un semeur avec, en-dessous, cette phrase : « qui sème la gentillesse récolte la tendresse ». He bien cette phrase si simple, est aussi pour nous. Osons la bienveillance !
Ensuite l’attitude de l’enfant perdu qui revient vers son Père : « Père, j’ai péché contre toi… », attitude d’humilité et de repentance face à nos manques. Et cela nous rapproche de la prière du cœur des orthodoxes : « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Le Père nous aime avec tendresse et ne désire que nous ouvrir ses bras, mais bien souvent notre orgueil, notre amour-propre, nous empêchent de le reconnaître. Alors essayons de faire nôtre cette prière du cœur … et nous pourrons faire l’expérience de cette étonnante proximité de Dieu. … Ainsi nous pourrions le soir, avant de nous endormir, faire nôtre cette prière du cœur.
Et enfin, l’attitude du fils ainé, attitude qui nous parle beaucoup à nous qui faisons tant pour l’Eglise, en ayant parfois l’impression de ne pas être payés en retour : « quoi, Seigneur, regarde tout ce que je fais pour toi … et toi tu restes si loin de moi ! ». Et le Père nous répond : « toi, mon fils, tu es toujours avec moi »…. Ce que nous pouvons aussi comprendre comme : « Toi, mon fils, je suis toujours avec toi…et tout ce qui est à moi est à toi ». Quel réconfort ! Alors, quand nous sommes dans le doute, quand nous flanchons un peu, quand nous avons l’impression que Dieu est loin de nous, rappelons-nous ces paroles qui sont les paroles mêmes du Christ, ses toutes dernières paroles, paroles qu’il nous redit sans cesse : « Moi, je suis avec toi tous les jours ».